Cheveux d’appoint aborde les tissages et autres rajouts capillaires de l’Egypte antique à nos jours. Trop de considérations erronées sur l’Afrique et ses ressortissants du continent et de la diaspora se propagent dans le monde. Celles-ci doivent être impérativement combattues. Elles procèdent de la croyance selon laquelle toutes les activités et pratiques des Africains mélanodermes (Kamites) ont été importées d’ailleurs. Les Occidentaux auraient donc légué cet héritage par imitation, importation ou imposition. On n’en sait pas assez aujourd’hui sur le caractère millénaire des pratiques culturelles des Africains en matière d’esthétique notamment. Il ne faut plus continuer à entretenir le mythe d’une Afrique dont les habitants n’auraient fait, et ne feraient encore, que copier l’Occident.
Le 21e siècle a brutalement versé le continent et sa diaspora dans la modernité de la pensée et des pratiques esthètiques étrangères. Quel est l’intérêt d’interroger l’histoire du cheveu crépu artificiel? La femme kamite est victime d’aliénation et a du mal à accepter son cheveu et/ou sa couleur de peau. Et ses premiers détracteurs sont souvent les membres de sa propre communauté.
Pour sortir de ce conditionnement, il faut se remettre en question. Ce qui veut dire changer sa manière de pensée la réalité. Il faut aussi plutôt inscrire ses pratiques dans une continuité historique que l’ignorance de histoire africaine a fait perdre de vue et que la modernité n’a cessé de dénaturer. S’il fallait lire à travers la défaite de l’esthétique kamite (noire), celle de l’Alma Mater (l’Afrique noire)? Cette Afrique noire attend de ses enfants du continent et de la diaspora l’investissement qui la fera renaître de ses cendres. Dans son ouvrage Cheveux d’appoint, Juliette Smeralda invite à prendre connaissance du fruit de ses recherches autour du cheveu crépu.