Peau noire, cheveu crépu est l’histoire d’une aliénation. Celle que le peuple noir a envers lui-même. Juliette Sméralda met le focus sur trois pratiques : le défrisage, le blanchiment de la peau et le bronzage. En abordant différentes époques, différents lieux (États-Unis, Caraïbes, Afrique), elle prend également en compte l’âge, la classe sociale et le sexe. Dans cet livre elle questionne et déconstruit les représentations négatives de la peau noire et du cheveu crépu à travers l’histoire et les cultures. Elle décrypte ces représentations à la lumière des rapports de domination raciale et de la place du corps noir dans les sociétés coloniales d’hier et les sociétés contemporaines.
Comment tout cela alimente ce qui devient des signes distinctifs noir/blanc? De quelle manière cela sert les codifications raciales et sociales (la ségrégation, les discriminations et la valorisation sociale aussi) ? Comment s’est construit le couple noir/laid dans la société européenne et dans les sociétés coloniales ? Quelles sont les conséquences du travail de ce couple travaille à l’intérieur et à l’extérieur du groupe de noires d’Afrique et des diasporas? Et puis, elle raconte l’évolution du binôme infériorité/laideur chez les populations noires afro-américaines, africaines et caribéennes. Cette évolution conduira à des transformations du corps plus ou moins douloureuses et dangereuses pour la santé. Peau noire, cheveu crépu retrace aussi l’origine du défrisage. Depuis plusieurs siècles, la pression est mise par les canons de beauté occidentaux pour avoir une peau blanche et des cheveux lisses. L’ouvrage analyse la problématique d’emprunt et d’imitation chez les noires face à cette pression.